100 ans après le génocide arménien

Les braises brûlent réunies. Manifestants à Istanbul un an après le meurtre du journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink le 19 janvier 2007 © Antoine Agoudjian / Le Cri du silence / Flammarion
À la fin du XIXe siècle, l’Empire ottoman est à bout de souffle. Mis sous pression par les États européens qui convoitent ses ressources et son territoire, le pouvoir du sultan Abdülhamid II flanche. Le Comité Union et Progrès (CUP), plus connu sous la dénomination Jeunes Turcs, prend le pouvoir en 1908. Alliés d’abord au minorités ottomanes, la plongée dans la Première Guerre Mondiale au côté des États centraux fait changer d’avis au CUP qui décide de se débarrasser de ses citoyens non musulmans et en premier lieu des plus nombreux, les Arméniens. Ceux-ci risquent de faire obstacle aux projets futurs : le pantouranisme et la nation turque.

Les Arméniens ont déjà subi plusieurs massacres. Ceux de 1894-1896 qui commencent à Sassoun avant de se poursuivre dans le reste de l’Empire, puis ceux d’Adana qui débutent le mercredi de Pâques du 14 avril 1909 et s’étendent au reste de la Cilicie. Mais c’est au cours de la Première Guerre Mondiale, en 1915, que le pire arrive. Prétextant que les Arméniens pactisent avec les Russes, les Jeunes Turcs ordonnent leur anéantissement. La suite est connue : plus d’un million cinq cents mille morts, l’exil pour les survivants, la spoliation et la destruction des biens par les autorités turques.


Que dire 100 ans plus tard ? Antoine Agoudjian donne à voir. Depuis plusieurs années, ce petit-fils de rescapés du génocide s’est lancé sur les traces de son peuple. Il en a tiré un livre émouvant, un livre mémoire, pour ce funeste anniversaire.

Le Cri du silence - Traces d'une mémoire arménienne d'Antoine Agoudjian, préface de Simon Abkarian, Flammarion, 100 illustrations noir et blanc et en couleur, 2015, 160 p.

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