Un peu de Boubat dans ce monde de brute


Nous sommes en 1947. Édouard Boubat n'a que 24 ans quand il fait le portrait de Lella, sa muse et sa jeune compagne. Après avoir étudié la photogravure à l’École Estienne, il s'initie à la photographie et commence à être connu dès la période d'après-guerre. Boubat, mort en 1999, a toujours cherché à saisir la beauté et la douceur de ce bas-monde, en particulier avec ses nombreux portraits de femmes ou de Paris. Préveret dira, en parlant de son talent et la célébration qu’il faisait de la vie, qu'il était « un reporter de paix ». Boubat voyagera aussi beaucoup, après être rentré en 1951 au mensuel Réalités.

Le photographe a tout au long de sa vie conservé soigneusement certains de ses tirages qui constituent aujourd’hui un véritable trésor dont des vintages uniques et inédits. Il a aussi collectionné les œuvres de ses contemporains et amis comme Man Ray, Salgado, Klein ou Koudelka. Cet ensemble provenant de son atelier sera mis aux enchères ce vendredi 16 octobre, à l’hôtel Drouot. Parmi les œuvres les plus exceptionnelles proposées à la vente, le dernier vintage de l’atelier d’une de ses photos les plus célèbres, Lella de profil avec Séguis en arrière-plan, estimée entre 50 000 et 60 000 €. Plus accessible, l'ouvrage paru récement : Édouard Boubat, Méditerranée (Filigranes éditions, format 170 x 240 cm, 2015, 64 p.) réunit 40 photographies en bichromie, prises entre 1954 et 1973, qui nous invitent à voir la Grande Bleue « avec des yeux neufs ». Un bien nécessaire par les temps qui courent.

Commentaires

Articles les plus consultés